Comment adapter sa politique de rémunération à l'inflation ?
Temps de lecture : 3 minutes
Politique salariale et inflation : éviter à tout prix l’attentisme
Premier conseil : ne reste surtout pas les bras croisés face aux demandes de revalorisation de salaire de tes collaborateurs. Si tu choisis de faire l’autruche, tu t’exposes en effet à une insatisfaction croissante, avec des conséquences parfois très néfastes : mouvements sociaux, grèves, hausse du turn-over, et baisse de la productivité.
- Ce dernier point n’est pas à sous-estimer ! D’après une étude canadienne, un travailleur qui éprouve du « stress financier » passe en moyenne 30 minutes par jour à gérer sa situation financière plutôt que d’effectuer ses tâches professionnelles.
Beaucoup de grands groupes ont bien compris l’urgence de la situation, et ont d’ailleurs adapté leurs calendriers de négociations salariales : plutôt que d’attendre les négociations annuelles obligatoires (NAO), ils ont pris les devants avec des initiatives exceptionnelles.
- LVMH a par exemple accordé en cours d’année des primes à tous ses salariés dont le salaire brut annuel est inférieur à 60 000 euros.
- Chez Carrefour, le Père Noël est aussi passé un peu en avance : le groupe a concédé, en novembre dernier, une augmentation de 2,5 % des salaires en plus de l'attribution d'une prime de 100 euros. (Source : bfmtv.com)
Faut-il inévitablement revoir les salaires à la hausse ?
Question épineuse... Tout dépend évidemment de la situation de ton entreprise.
Malgré l’inflation, certaines entreprises ont augmenté leurs marges, et enregistrent des profits records, par exemple dans le secteur du luxe ou de l’énergie. Si ton entreprise est dans cette situation, c‘est vite vu : oui, tu as tout intérêt à accorder des augmentations de salaire, pour fidéliser tes talents en soutenant leur pouvoir d’achat !
Bon, mais ça, c’était l’exemple facile. Si au contraire, les marges de ton entreprise sont mises à mal par la hausse des prix, et bien ça se corse. Mais il y a tout de même des solutions.
L’option à privilégier : miser sur des hausses de salaire temporaires, comme les primes exceptionnelles. Elles peuvent donner un vrai coup de pouce financier à tes collaborateurs, sans engager ton entreprise sur le long terme.
C’est la stratégie adoptée par exemple par :
- Bouygues, avec une « prime de partage de la valeur » comprise entre 500 et 1 000 euros en fonction du salaire (ça fait toujours plaisir, non ?).
- Le groupe automobile Stellantis, qui a annoncé en septembre dernier une prime allant jusqu'à 1 400 euros pour 60 % de ses employés français, sans pour autant augmenter les salaires. (Source : bfmtv.com)
Miser sur les avantages sociaux pour compenser l’inflation : les bonnes pratiques
Si, malheureusement, ton entreprise ne peut se permettre aucune de ces initiatives, tout n’est pas perdu. Il te reste un dernier levier à actionner : les avantages sociaux. Il existe une multitude d’actions simples et souvent rapides à mettre en place, pour un coût généralement bien moins élevé que des hausses de salaire (ouf !).
Quelques pistes à explorer :
- La prise en charge de certains frais : tu peux proposer à tes collaborateurs un financement à 100 % de la mutuelle d’entreprise, des tickets restaurant, ou une participation aux frais d’essence par exemple.
- Des congés supplémentaires : tu peux décider d’offrir des jours de vacances supplémentaires à tes salariés.
- Des récompenses sans charges sociales : tu peux utiliser les gratifications vacances, bons d’achat, chèques culture… pour rétribuer tes salariés ponctuellement.
- Des avantages à long terme : si ce n’est pas déjà fait, tu peux mettre en place un PEE (plan d’épargne d’entreprise), ou un plan d'épargne retraite d’entreprise (PERO ou PERCOL). Et si ton entreprise dispose déjà de ces dispositifs, tu peux décider de les abonder davantage au profit de tes collaborateurs.
Garde en tête que les dispositifs comme le PER ont un coût bien moindre pour ton entreprise qu’une augmentation de salaire !
Pour conclure, on te l’accorde : adapter sa politique de rémunération et d’avantages sociaux relève de l’exercice d’équilibriste en temps d’inflation.
Mais la clé est finalement de trouver le bon cocktail entre ajustements salariaux ciblés et avantages en nature. Alors, sois créatif et trouve le bon mix !
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