En 2021, seuls 22 604 Français bénéficiaient de la retraite progressive, selon les chiffres de la Cnav (Caisse nationale d'assurance vieillesse). Pourtant, la retraite progressive est un dispositif qui gagne à être connu : il permet aux salariés proches de la retraite de réduire leur temps de travail, tout en percevant une partie de leur pension de retraite. De quoi assurer une transition plus douce entre la vie active et la retraite.
La réforme des retraites prévoit d’ailleurs d’améliorer le dispositif et d’en ouvrir l’accès aux fonctionnaires, il devrait donc concerner de plus en plus de salariés. Si c’est un dispositif que tu souhaites mettre en place au sein de ton entreprise, ou si tes salariés en font la demande, voici les infos clés à avoir en tête.
Pour pouvoir bénéficier de la retraite progressive, tes collaborateurs doivent : Avoir au moins 60 ans. Avoir cotisé au moins 150 trimestres, tous régimes confondus. Solliciter un temps partiel (ou un temps réduit) compris entre 40 % et 80 % de la durée du temps complet (ou de la durée de travail maximale exprimée en jours). Pendant la période de retraite progressive, la pension de retraite provisoire est calculée de la même manière qu’une retraite définitive, c’est-à-dire sur la base du nombre de trimestres cotisés et du SAM (salaire moyen des 25 meilleures années). Ton collaborateur va en toucher une part inversement proportionnelle à son rythme de travail. Mais surtout, pendant cette période, ton collaborateur continue à cotiser à la retraite, et sa retraite définitive sera donc calculée en tenant compte des droits supplémentaires acquis pendant cette période à temps partiel.
L’entreprise n’est pas obligée d’accepter la demande de passage à temps partiel de l’un de ses employés. En effet, un temps partiel ne s’adapte pas à tous les postes, et nécessite une certaine flexibilité en matière d’emploi du .
La retraite progressive repose donc sur un accord salarié-entreprise. Pour accompagner au mieux tes collaborateurs intéressés par ce dispositif, il faut donc leur proposer une négociation et trouver un terrain d’entente, sur les 3 paramètres suivants :
Se mettre d’accord sur un temps partiel à 80 % est par exemple plus facile qu’à 40 %.
Beaucoup de salariés souhaitent effectuer cette retraite progressive sur une période plutôt courte, d’un ou deux ans, dans le but d'arriver à l’âge légal de 62 ans, ou bien pour s’affranchir du malus Agirc-Arrco.
L’entreprise peut décider de continuer à verser ces cotisations soit sur la base de l’ancien temps plein, soit au prorata du temps partiel, pour rehausser le SAM du collaborateur et lui permettre de ne perdre aucun point Agirc-Arrco.

Les démarches sont plutôt simples. Ton collaborateur doit :
Signer le contrat qui fixe les modalités du temps partiel.
Remplir un formulaire et le transmettre à sa caisse de retraite (pour le régime général, c’est la Carsat ou la Cnav).
Déposer une demande auprès de ses régimes de retraite complémentaire.
Il est recommandé de transmettre le dossier complet 6 mois avant la date choisie de départ à la retraite progressive.
Bon à noter : si ton collaborateur souhaite revenir à temps complet, il peut le faire facilement. Mais attention, il ne pourra pas bénéficier à nouveau de la retraite progressive !