Continuer à travailler après avoir pris sa retraite, c’est possible ! Mais cela reste exceptionnel. D’après l’Insee, 482 000 Français âgés de plus de 55 ans cumulaient une activité professionnelle avec une pension de retraite en 2018, soit seulement 3,4 % de l’ensemble des retraités de plus de 55 ans. Ce qui les pousse à continuer à travailler ?
Le besoin de s’assurer une source de revenus pour compléter leur pension de retraite, ou tout simplement l’envie de rester actif. Alors, quelles sont les modalités de ce statut ? Si tu rencontres le cas d’un collaborateur proche de l’âge de la retraite qui souhaite continuer à travailler, voici ce qu’il faut avoir en tête.
Pour les collaborateurs qui ont pris leur retraite après l’âge légal et à taux plein, il n’y a pas de plafond de revenus. Il faut par ailleurs avoir liquidé toutes ses retraites de base et complémentaires, des régimes de retraite français et étrangers.
Pour les collaborateurs qui ont pris leur retraite à taux minoré, il existe une limite de revenus à ne pas dépasser (salaire mensuel brut + retraites mensuelles brutes de base et complémentaire), sous peine de voir leur pension de retraite réduite.
Pour la retraite de base des salariés, ce plafond correspond à la moyenne salaire des 3 derniers mois avant la retraite, ou bien 1,6 fois le SMIC. Le plafond le plus avantageux est retenu.
Pour la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, ce plafond correspond à 1,6 fois le SMIC, ou au dernier salaire normal d’activité revalorisé, ou bien au salaire moyen des dix dernières années d’activité. Là encore, le plafond le plus avantageux est retenu.
Bon à savoir : ces revenus complémentaires n’ouvrent pour l’instant pas de nouveaux droits à la retraite pour le collaborateur. Ils ne permettent d'engranger ni trimestres ni points retraite. Toutefois, la réforme des retraites prévoit d’encourager le cumul emploi-retraite en le rendant créateur de droits, c’est-à-dire en permettant de revaloriser les pensions des salariés qui continuent à travailler. Il y a donc fort à parier que ce dispositif soit de plus en plus commun au sein des entreprises.
Dans le cas d’un cumul total, il faut mettre un terme à l’ancien contrat, au plus tard la veille de la date d’effet de la retraite, et signer un nouveau contrat de travail après cette date d’effet. Le collaborateur doit également avertir ses caisses de retraite de sa reprise d’activité.
Dans le cas d’un cumul partiel, la procédure est légèrement plus contraignante : il y a un délai de carence de 6 mois pour reprendre une activité chez le même employeur.
Dans le cas de changement d’employeur, ce délai ne s’applique pas.
Dans tous les cas, il faut une rupture du contrat de travail et une nouvelle embauche. Le contrat du salarié en cumul emploi-retraite obéit ensuite aux règles classiques qui régissent les CDI ou les CDD.
D’un point de vue organisationnel, ce dispositif présente des avantages et des inconvénients :
Les retraités sont généralement des salariés engagés et expérimentés, qui peuvent capitaliser sur leur expérience et transmettre leurs savoirs aux jeunes générations. C’est souvent le cas d’anciens managers de haut niveau, qui peuvent apporter une expertise précieuse à l’entreprise.
Le cumul emploi-retraite offre une certaine flexibilité, et peut se faire dans le cadre d’un contrat à temps partiel.
Le cumul emploi-retraite peut complexifier la gestion de la pyramide des âges en entreprise, en vieillissant considérablement les effectifs. Selon la Cnav, l’âge moyen de ces seniors qui cumulent emploi et retraite était en effet de 67,4 ans en 2018.
Les rémunérations de ces collaborateurs retraités sont soumises aux cotisations vieillesse et cotisations chômage, même si elles ne permettent pas au salarié de bénéficier de nouveaux droits.